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mercredi 1 juillet 2015

jusqu'où aller au nom du zéro déchet ?

Il y a un an et demi, lorsque je me suis lancé dans l'aventure du zéro déchet, je ne m'imaginais aucune limite. Si Béa Johnson était parvenue à ne produire qu'un seul litre de déchets non recyclable, je ne voyais pas qui pouvais nous empêcher, ma famille et moi, d'atteindre le même résultat.

Nous nous sommes lancé tête baissée dans la démarche et, comme vous le savez, nos poubelles ont bien fondues.

Et puis, petit à petit, je me suis heurtée à des choix stratégiques et parfois cornéliens. Il est donc temps maintenant de me demander jusqu'où suis-je prête à engager ma famille dans cette démarche ?





Voici donc la liste des choses que je ne ferais pas au nom du zéro déchet :

- faire pleurer mes enfants : mes enfants comprennent très bien la démarche. Surtout les plus jeunes (4 et 5 ans pour qui cela semble normal). C'est un peu plus difficile pour le plus grand, qui lui, subit une pression sociale bien forte pour son âge : vive l'adolescence. Cette année, il a subit quelques moqueries à cause de ses mouchoirs de grand-père. Mais il les a bien surmonté.  Je l'ai surpris à acheter en cachette des produits emballés ! Il y a peu, il me suppliait quasiment à genoux de lui acheter des curly à l'occasion de son anniversaire.

Il n'est pas question que ce mode de vie deviennent un poids trop lourd à porter pour eux. Je recherche constamment des alternatives qui leur conviennent mais parfois, je cède. Il serait dommage qu'ils n'emportent pas avec eux, une fois adulte, une part de ce mode de vie, juste par rébellion.


- mettre ma santé et celle de ma famille en danger. Je suis infirmière. J'ai donc bien conscience que la santé est pourvoyeuse de déchets à grande échelle. Dans le milieu hospitalier, le jetable à permis de faire d'énormes progrès en hygiène et donc en soins. Mais ce qui est nécessaire en milieu hospitalier ne l'est pas forcement à la maison. J'ai fait de jolis progrès dans ce domaine : en général, je nettoie une petite plaie à l'eau et savon avec un disque démaquillant lavable propre. Et c'est tout.

Cependant, il y a peu, j'ai tenté de me sevrer d'un traitement de fond pour mon asthme. Pour 2 raisons :
1- j'espérais que notre changement de mode de vie pouvait avoir eu un impact sur la qualité de notre air,
2 - ce traitement de fond est l'exemple type du produit suremballé ...

Résultat ? échec et mat : je dois reprendre ce traitement et les emballages qui vont avec.

- renoncer à tout produit ayant un lien avec la sécurité et les acheter neufs si nécessaire : c'est un champs très vaste : cela va des câbles de frein d'un vélo, aux  avertisseurs à incendie, ... ces objets sont souvent vendus sous blister plastiques non recyclables ... Nous nous sommes équipé d'alarme à incendie. Je n'en ai pas trouvé d'occasion.

 - faire plus de cinquante kilomètres pour trouver un produit non emballé. Habitant à la campagne, les magasins de proximité ne me permettent pas d'avoir accès à tous les produits dont j'ai besoin sans emballage. J'ai modifié certaines de mes habitudes pour m'adapter au mieux aux propositions faites aux alentours. Mais parfois, cela ne suffit pas. J'ai déjà été tentée de faire plus de cinquante kilomètres, à la recherche d'un produit d'occasion.  Alors qu'est ce qui est mieux pour notre planète : faire une telle distance en voiture ou bien acheter neuf et donc emballé ? C'est un dilemme qui revient souvent. Alors j'ai mis une limite : trouver d'occasion dans un rayon de 50 km ou sinon acheter neuf après avoir vraiment évalué la nécessité de cet achat, bien sûr.

- refuser un cadeau : là, c'est question d'éducation. Un cadeau ne se refuse pas. Par contre, je parle bien d'un cadeau offert par un ami ou la famille à l'occasion d'un évènement particulier. Pas ces produits publicitaires, ces objets donnés pour désencombrer l'autre (et s'encombrer soi) ...
J'essaie régulièrement de passer le message que je n'ai pas besoin de cadeau, que ce qui m'importe le plus est de vivre des moments ensembles, mais il est parfois difficile pour certains (dont je fais partie) de ne rien offrir lors d'occasion importante. Alors s'il vous plait : rien d'emballé ...

- me passer de papier toilette : hors de question pour moi de trouver d'autre alternative que le papier toilette. Chez nous il est emballé dans un film plastique qui n'est pas recyclable. A part peut être trouver du papier toilette emballé dans du papier, je ne vois pas d'autre solution. Je n'utiliserais pas de douchette, ni mes mains, ni de la mousse (alternatives trouvées sur le net), mais surtout je ne l'imposerais pas à ma famille.

- les travaux de la maison : nous avons une maison un peu ancienne, pas une vielle demeure, mais une de ces maisons des années 80 ressemblant à une passoire. Nous nous sommes attelé à quelques travaux de rénovations qui génèrent des déchets que nous ne savons pas éviter. Nous préférons cependant faire ces travaux pour améliorer notre habitat, le rendre plus économique et donc plus écologique (du point de vue de la consommation d'énergie). Cela à malheureusement un coût en terme de déchets. Mais en tout cas, il s'agit d'une maison d'occas ;-D

Voilà une liste non exhaustive, qui probablement s’allongera au fur et à mesure que nous avancerons.

Mais finalement, ces quelques gestes génèreront-ils beaucoup de déchets ?



Et toi, quelles sont tes  limites ?













5 commentaires :

  1. je comprends ton point de vue et je suis tout à fait d'accord avec toi, toutefois, j'habite en turquie où la douchette est d'usage dans les toilettes et ça a changé ma vie ! je ne l'impose pas à toute la maisonnée mais personnellement je n'utilise plus de papier toilette, la simple idée de m'essuyer au lieu de me laver me révulse. voila, au plaisir de te lire, chloé.

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  2. Je me retrouve totalement dans tes arguments!
    Pour moi, la question de trajet et aussi importante, bien que vivant en région parisienne, ou l'on trouve beaucoup de choses, je ne trouve pas tout autour de chez moi.
    Récemment j'ai suivi une discussion sur les circuits court, un gros débats entre amap et ruches qui dit oui. J'ai bien saisi tous les arguments antiruche , cependant pas convaincue par la petite experience que j'ai eu avec l'amap de mon quartier, je suis retournée vers la ruche, pour sa proximité, sa flexibilité et sa variété, on m'a parlé d'un marcher sur l'eau, mais il me faudrait faire un détour trop loin en metro, donc la facilité et surtout la simplicité fait partie de mes critères, si je dois passer mon temps à chercher les produits c'est pas la peine.
    La santé et sécurité sont en jeux aussi pour moi.
    L'hygiene est aussi importante, nous nous sommes lancée dans le compostage en amenant nos déchets au jardin partagé, mais après avoir attendue deux semaines que le sceau se remplisse avant de jeter, nous avons constaté une recrudescence des petites mouches et des petites larves sur le couvercle, donc jeter moins, mais vider régulièrement les poubelles.
    Une dernière limite, ne lire qu'en numérique, surtout des romans autres lectures détente, j'aime les livres, je ne les accumule pas; par contre ceux que je ne garde pas, je les partage: dons prêt, revente...
    Pour résumer: simplicité, pas de contraintes qui me correspondent pas, flexibilité et surtout liberté de faire mes choix, tels sont mes critères.

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    1. J'oubliais,: si ça doit créer un conflit dans mon couple parce que monsieur ne suit pas totalement. Je prèfére trouver un compromis, céder sur des choses, car il fait déjà beaucoup .

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  3. Je pense qu'on s'est tous heurtés à ces limites - un peu à contrecoeur - une fois qu'on s'intéresse au zéro déchet.
    J'ai décidé d'être la plus intransigeante possible. A Noël dernier, j'ai demandé à ce qu'on ne m'offre rien, et refusé la moitié des cadeaux reçus (quatre en tout), j'ai donné l'un des deux et toujours pas utilisé le dernier... J'espère que mon souhait sera entièrement respecté cette année !

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  4. Bonjour,

    Je découvre votre blog, en arrivant du forum zéro déchet.
    Je trouve ce bilan parfaitement équilibré (non ce n'est pas pour vous flatter!).
    Oui au (chemin vers le) ZD, mais sans dogmatisme, sans "compét'" pour avoir la poubelle la plus légère. Vive les relations plus riches, le partage des bonnes idées, et chacun avançant à son rythme (je garde moi aussi mon papier toilette!!).
    Merci pour toutes vos bonnes idées. Je vais tester plusieurs recettes dans les semaines à venir!

    Excellente continuation à vous!

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