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mercredi 14 janvier 2015

1 an de vie zéro déchet

Voilà maintenant une année que j'ai découvert le livre de Béa Johnson expliquant sa démarche "zéro déchet" . Il est donc temps d'un petit bilan ...




Comme je l'ai déjà évoqué, le recyclage a toujours fait partie de ma vie. Dans les années 80, j'ai toujours vu ma maman ramené des bouteilles consignées en magasin et le verre au container. Dès que mes parents ont eu un jardin, ils ont mis en place un compost (que nous appelions "fumier"). Lorsque j'ai quitté le foyer familial, j'ai naturellement recherché des points de collecte (verre, papier et cartons).

Mais finalement, ces gestes je les faisais par habitudes et peu par conscience écologique. Mais, en tout cas jamais dans le but de réduire mes déchets. Comme je l'explique dans "qui suis-je ?" , je renvoyais la balle aux politiques et fabricants.

En 2011, lorsque ma petite dernière est née, nous déposions notre container de 180 l toutes les 2 semaines, parfois 3. L'adoption des couches lavables et une plus grande rigueur dans le tri nous a permis d'atteindre un dépôt par mois. Lorsque la taxe incitative a été mise en place dans notre communauté de communes, j'ai d'abord été en colère. Non pas que j'étais contre le principe, bien au contraire. Mais après calcul, je constatais que les tarifs allaient augmentés pour nous alors que nous faisions déjà beaucoup d'efforts sur le tri. Je pensais que les gestes que nous mettions déjà en place seraient récompensés. Mais le message envoyé par cette taxe était que ce n'était pas suffisant. Et j'avais beau réfléchir, je n'arrivais pas à comprendre où je pouvais faire plus d'efforts pour réduire mes déchets. Et puis vint la lecture de ce fameux livre !

Donc la première chose que m'a apporté cette lecture fût une vraie prise de conscience. Si je n'arrivais pas à réduire mon volume de déchets c'était que mon mode de consommation ne me le permettait pas. Et donc, si je voulais être plus cohérente avec mon idéal d'une planète plus propre je devais en changer. Merci donc Béa.

J'ai alors scrupuleusement, suivi, les "prescriptions" de Béa Jonhson, que j'ai adapté à ma famille. Je vis à la campagne et cela change beaucoup de choses quant à l'accès aux produits de consommation : pour trouver un magasin de vrac, une friperie, des brocantes ... je dois faire 30 km ! ce qui n'est pas le cas pour la grande consommation : j'ai accès à une grande surface à 2 km !

Le premier constat est que ça marche : aujourd'hui nous déposons notre container de 180 l tous les 3 mois (ce qui fait une moyenne de 15 litres de déchets non recyclables par semaine). Je ne renonce pas à faire encore mieux l'année prochaine ! Les effets se sont vus rapidement : dès les premiers mois nous avons réduit notre fréquence à un dépôt toutes les 6 semaines. Puis au bout de 6 mois la fréquence est passée à une fois tous les 3 mois, sans avoir fait d'efforts supplémentaires . Il y a une période de transition pendant laquelle on élimine les emballages précédemment achetés. Aujourd'hui encore, je jette des emballages que je sais pouvoir éviter. Mais les produits étaient déjà achetés (sachets d'épices, de thé ...)

Le second constat est que ça demande de l'organisation, de la motivation et une forte conviction. Il est plus difficile de faire 30 km pour faire ses courses que 2 ! (alors attention, j'entends déjà les plus critiques sur les kilomètres parcourus : je ne le fait qu'une fois par mois, c'est pour cela que ça demande de l'organisation). Mais grâce à une meilleure organisation, j'ai pu concilier ma reprise de travail, tenir ce blog, faire les repas maison et maintenir  mes activités associatives  (avec cependant quelques concessions, mais c'est le jeu ...) ... Finalement ce mode de vie se régule tout seul. En effet, d'un coté on gagne du temps, ce qui nous permet de mettre en place de nouveaux comportements ... Aujourd'hui, je me demande ce que je fais de spécial tellement c'est intégré dans notre façon de vivre. Mais lorsque j'en parle avec d'autres, là je comprends ...

Le troisième constat et non des moindre : j'ai découvert une richesse époustouflante dans bien des domaines, mais surtout humaine.

En recherchant un autre mode de consommation, j'ai découvert des petites boutiques à taille humaine, des producteurs locaux, le marché, les recycleries  ...  j'ai redécouvert des artisans (comme mon boulanger, l'épicier). J'ai constaté la richesse de ma région en producteurs souhaitant une agriculture plus respectueuse de l'environnement et peu avares d'explications ... Il m'arrive encore de retourner dans une grande surface mais je n'y ai plus mes marques. J'ai presque, parfois, le tournis : le bruit, l'affluence, l'indifférence et même parfois l'agressivité des employés et des clients (mais je ne les blâme pas, un grande surface n'a rien d'agréable).

j'ai également découvert une blogosphère qui fourmille ! Je n'avais jamais visité de blog! Je n'avais jamais tenue de blog ! L'idée de créer un blog m'est venue lors d'une discussion avec ma chère voisine. j'avais envie de témoigner de ma démarche de réduction volontaire des déchets mais je ne savais pas comment. Jessica m'a proposé le blog. Et j'avoue que je me suis prise au jeu. Ce blog est extrêmement enrichissant. Même si je n'ai pas de contact direct avec les lecteurs, je sais qu'ils existent, que VOUS me lisez. Merci beaucoup. Sans me mettre la pression, je me sens alors responsable de mes dires. Donc tout ce qui est écrit est réel et testé. Il me permet de maintenir le cap pour ne pas décevoir. Je pense que le blog m'a permis, en partie, d'atteindre mon objectif. J'ai aussi du coup surfer sur d'autres blogs. j'ai découvert que je n'étais pas seule : j'ai donc eu moins l'impression d'être une extra terrestre. Je vous invite à aller voir mes coups de coeur. Je me suis lancée dans les réseaux sociaux : facebook (que je connaissais déjà), twitter, pinterest ... Au moins, je ne suis plus larguer quand un ado me parle de tout ça ! J'écris dans un magazine coopératif en ligne, Mokka  ! Puis j'ai lancé la boutique pour aider ceux qui ne trouverais pas de produits pour réaliser leurs achats zéro déchet.

J'ai également pris des cours de cuisine, amélioré mon orthographe (c'est pas encore parfait !) testé, rencontré, osé, échangé, débattu ... Une vrai richesse pour moi : de nouveaux apprentissages, de nouvelles compétences, une leçon de vie.

En faite la démarche zéro déchet va plus loin que la simple réduction du volume de nos sacs noirs. Vouloir changer son mode de consommation a indubitablement un impact sur notre mode de vie. La démarche zéro déchet, c'est prioriser l'"être" que l'"avoir", le "vivre" que la "possession". C'est tout à l'opposé de notre société actuelle ...

12 commentaires :

  1. merci à vous pour ce beau témoignage, si les gens pouvaient comprendre à quel point s est enrichissant de minimiser ses achats les faire en respectant notre planete en aidant nos agriculteurs locaux ...hier encore j etais dans deux fermes me fournir en fruits et legumes locaux en fromage viande tout cela en reduisant mes dechets car sans emballage....et on me dis encore ..bah oui tu as le temps tant mieux pour toi , non c est faut je n ai pas plus le temps que quelqu un d autres car je fais mes achats soit le soir soit le week end car avec les nouveaux rythmes impossible en journée...tout est une question d organisation et de remise en question......avant j etait dans "avoir" et "possession" aujourd'hui je suis dans "etre" et "vivre" et pour rien ne ne ferai marche arriere.;;une prise de conscience est imperative je pense ....j espere que d autres l auront.....

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    1. Bonjour , effectivement il m'est arrivé d'avoir ce type de commentaire lorsque j'étais en congé parental. L'intérêt de ce blog est là : montrer que l'on peut changer même avec nos contraintes. Toute activité, quel qu’elle soit, a ses contraintes : être au travail, être à la maison, faire ses courses, cuisiner, acheter tout fait ... elles sont financières, organisationnelles, culturelles ... L'essentiel est d'adopter un mode de vie qui nous correspond et dont les contraintes nous semblent acceptables. Par exemple, le mode de vie zéro déchet, ne veut pas dire tout cuisiner maison. Par exemple pour les goûters des enfants : certains acceptent de passer du temps en cuisine ce qui permet de faire des économies, d'autres vont préférer acheter en vrac, mais préparer, ce qui a un coût... L'essentiel est de prendre conscience que nos actes ont des impacts écologiques, qu'en fonction de nos choix ont peu y remédier. Il n'y a pas qu'une seule solution, il y en a autant que de famille, d'individus ... Que répondre aux personnes qui sont septiques : leur témoigner de l'enrichissement d'un changement de mode de vie. Il y a peu, je rencontrais un couple d'amis plutôt ouverts mais pas du tout dans cette démarche. Je leur ai expliqué ce que nous faisions depuis un an : probablement avec beaucoup de conviction ;-D . A la fin, ils m'ont répondu : " on va lire ton blog, ça donne envie ..." Voilà la solution : échanger sur nos expériences et elles feront boule de neige. Quant aux plus septiques : ils y viendront, plus tard ... car effectivement, je suis convaincu que nous n'en auront pas le choix !

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  2. Quel beau chemin parcouru et en quelques mois à peine! Il y a un an, j'étais bien partie pour réduire mes déchets; j'avais commencé à trouvé mes repères, adopté de nouvelles habitudes... et puis 6 mois plus tard nous avons déménagé en Allemagne, pays où le vrac est une denrée rare, pour le pas dire inexistante! Bien sûr, je peux acheter beaucoup de produits frais et en vrac au marché et il y a bien quelques boutiques ici et là qui vendent du thé, du café ou quelques fruits secs en vrac. Mais en dehors du marché, c'est très limité et rarement bio. Alors j'ai fait un gros pas en arrière. Par contre, on continue de composter, recycler bien sûr et on fait de notre mieux pour le reste. Heureusement la plupart des emballages alimentaires se recyclent... mais il y a aussi beaucoup de plastique, ma bête noire! J'essaie donc de faire des efforts ailleurs, dans d'autres domaines. Je me dis qu'au moins, ici, on n'a plus besoin de voiture... Ici le vélo est roi! Je te souhaite bonne continuation en tous cas; ton parcours est très inspirant et motivant!

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    1. Merci beaucoup Natasha. Je n'en reviens toujours pas quand tu dis qu'en Allemagne, trouver des produits bio en vrac est très difficile. Vu d'ici, l'Allemagne est un modèle en écologie, mais peut être ont-il choisi une autre voie ... En tout cas merci pour tes encouragements, et à bientôt, ici ou sur ton blog ...

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    2. hello Natasha,
      ben tu vois je pensais que l'Allemagne serait plus en avance sur le vrac qu'ici en France, car je sais qu'ils le sont pour l'alimentation végétale.

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    3. Oui Magali, je suis aussi étonnée ! Je me rappelle de voyage en Allemagne il y a quelques paires d'années où la protection de l'environnement était déjà une préoccupation. Je ne comprends pas trop ...

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  3. Grâce au chalenge de Clémentine la mandarine, je découvre ton blog et cet article qui me parle puisque je suis dans la même démarche. Ton analyse est très juste et ton témoignage utile !

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    1. Merci Anne-Laure. Je crois qu'on se croise dans un autre groupe FB ... je suis allée faire un tour sur ton blog qui me plait bien également. A bientôt ...

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  4. Bonjour, je découvre votre blog grâce au challenge de Clémentine, j'aime beaucoup, j'ai trouvé plein d'idées intéressantes ;)

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire : c'est encourageant. L'idée est de partager plein d'astuces essayées ici. Pourvu qu'elles soient utiles à d'autres ...

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  5. Bravo pour votre démarche et ce bilan ;)
    Nous nous y mettons à notre rythme et viendons rechercher de belles sources d'inspiration
    Merci

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    1. C'est toujours encourageant de comprendre que d'autres nous lisent et y trouvent un réel intérêt.

      Merci

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